Nos territoires ont un potentiel économique latent et il est réellement considérable !
La solution à nos problèmes est sous nos yeux. Nos territoires ont un potentiel économique latent et il est réellement considérable ! Ce numéro donne la parole à quelques-uns de ceux qui l’ont compris et agissent.
Connaissez-vous Didier Stainmesse ? Ce patron de PME a révélé un potentiel ignoré de Montceau les mines. Il en a fait le lieu où s’invente le transport ferroviaire de demain ! Et l’on y vient de l’étranger.
La nationale 7 doit un embouteillage à Thierry Quieffin ! Ce militant du tourisme et de l’environnement vous montre que tout ce dont vous avez besoin, souvent sans le savoir, se trouve autour de vous. Allez vers votre collectivité !
La devise de Bruno Pinard-Legry : « faire ensemble autrement ». Au tableau de chasse de l’agence qu’il a fondée : une ligne aérienne, un partenariat avec une région européenne, des changements réglementaires, une école de formation de personnels introuvables…
Finalement, Jean-Pierre Dayras, directeur général des services émérite et trésorier de l’Institut des Hautes Études des Mondes Ruraux, vous donne les clés de l’essentiel partenariat public-privé.
Et si vous aussi vous désirez passer à l’action, contactez-nous ! L’Association des interpreneurs peut vous donner un coup de pouce ! C’est ce que vous dira notre dernier article.
Révélons notre potentiel !

Mecateam ?
Au début, un territoire en mutation économique, Montceau les Mines, et une idée. Nous avons un savoir-faire de fabrication d’engins. Et si nous l’exploitions ?
Résultat ? Mecateam cluster. Le groupement des entreprises spécialisées dans les engins de travaux ferroviaires. Engins, travaux ferroviaires, infrastructure : mots clés.
Quand il s’agit de réfléchir aux travaux d’infrastructure ferroviaire, Mecateam est l’acteur essentiel ! La filière ferroviaire s’est emparée du projet et l’a fait sien. Mecateam, c’est 150 adhérents, dont la SNCF, Eiffage, Bouygues, Vinci…
Vos raisons de satisfaction ?
Notre notoriété. Nous sommes connus de toute la filière, y compris des étrangers. Nous avons maintenant des adhérents suisses et belges. Infrabel, le gestionnaire de l’infrastructure belge, est venu parce qu’il est intéressé par notre façon d’aborder les sujets…
Seconde satisfaction : ce que nous avons réussi. Nous avons créé une solution industrielle sur notre territoire et une filière. Nous avons construit un bâtiment de 3000m2 pour la maintenance du matériel et un campus pour la formation initiale et continue.
Troisième satisfaction ? Nous exportons ! Nous exportons notre modèle à Saint Pierre des Corps, un nœud ferroviaire clé. Même principe : un bâtiment professionnel et un centre de formation. Nous avons été sollicités par nos grands adhérents et la filière. Et le projet est mené en collaboration avec la région Centre Val de Loire et la ville de Tours. Les travaux commencent en 2025, et l’activité aussi, sans les attendre.
Autre export : Mecateam meetings. Tous les deux ans nous organisons à Montceau les mines, le salon d’exposition des engins et outillages des travaux ferroviaires, et un an sur deux, à Saint Pierre des Corps, des rencontres entre donneurs d’ordres et fournisseurs, avec prises de rendez-vous en amont. Grands succès !
Quels sont les bénéfices de Mecateam pour votre territoire et vos adhérents ?
Pour le territoire, le grand bénéfice est probablement la notoriété apportée. Nous changeons son image. Nous y organisons, par exemple, un salon unique en France.
Pour les adhérents, ces bénéfices résultent de nos trois axes stratégiques.
Le premier est commercial. Nous prenons des « surfaces significatives » (typiquement 150m2) dans des salons internationaux. C’est particulièrement important pour les petites entreprises : elles n’auraient pu y participer autrement, et elles s’y trouvent à côté des « gros », et profitent de leur notoriété. Il y a aussi, bien sûr, notre propre salon.
Le second, c’est l’innovation. LA SNCF nous pose ses problèmes et nous les résolvons. Nous constituons un groupe, avec une animation externe. Il en sort une proposition industrielle et économique et un consortium. Ensuite, c’est du « business », ce n’est plus l’affaire du cluster.
Exemple ? Area Rail Test Track. Les normes de la SNCF ne sont pas adaptées aux nouveaux types de transport ferroviaire (cf. les « capsules électriques », des sortes de bus sur rail, sans pilote) que l’on envisage un peu partout dans nos régions. Procéder suivant les règles imposées (et justifiées) sur les lignes classiques par la SNCF coûterait trop cher ! Nous créons un démonstrateur pour tester les infrastructures allégées, les technologies et techniques adaptées… Ainsi, on voyagera au « juste prix ».
Le troisième est la formation. Initialement c’était un sujet d’innovation. Il en est sorti un campus !
Des enseignements ?
Notre succès vient de l’alignement des planètes ! Il faut l’élu et l’entreprise. Ce qui a fait la différence, c’est que l’on était deux aux rendez-vous. La SNCF, Eiffage, Bouygues, Vinci… ont compris qu’il y avait une « volonté commune ».
L’on ne peut rien faire sans l’autre, sans les pouvoirs publics et le support de l’État.
Il faut s’inspirer des Allemands, se déplacer en meute, montrer que l’on est solidaire. Et cela crée un cercle vertueux : le succès appelle le succès.
Il faut aussi faire ses preuves. Il faut bien choisir ses sujets de travail. Il faut s’assurer que l’on ira jusqu’au bout. Une fois que l’on a réussi, on peut aborder des sujets plus complexes.
D’abord, les gens sont sceptiques, mais plus on réussit, plus on est suivi. Au début, il y avait beaucoup d’observateurs, aujourd’hui, nous avons de plus en plus d’adhérents, de plus en plus de participation et de plus en plus de crédibilité !

Comment avez-vous créé un embouteillage sur la RN7 ?
Il s’agit d’abord du résultat de l’engagement pour nos territoires. L’idée de cet engagement vient des fondateurs d’Accor.
Ils ont demandé aux directeurs de leurs hôtels de s’impliquer dans la vie de leurs territoires. Leur raison : plus on génère d’activité dans le territoire et plus il y a de chances d’avoir des clients.
Quand j’ai acheté mon hôtel, je suis allé voir la maire pour lui proposer mes services. J’ai « créé des liens » petit à petit avec les élus communaux, départementaux, le préfet, etc. On a transformé le syndicat d’initiative en office de tourisme. Le président en était un élu, j’étais vice-président.
Nous voulions faire parler de nous. L’idée des fameux embouteillages de la nationale 7 des années 50 nous est venue. Et si nous en organisions un ? Nous sommes allés chercher des financements auprès des CCI et des entreprises.
Notre « Faîtes de la Nationale 7 » a attiré 25.000 personnes, dix fois plus que d’habitants.
Six mois après, des touristes continuaient à se rendre sur le lieu de l’embouteillage.
Depuis, il est organisé tous les 2 ans ! Pas question d’y toucher ! Ceux qui viennent d’y participer demandent la date du prochain…
Le but de la mise en place de cet événement était de fédérer et de faire vivre notre village autour d’une thématique forte. Le succès de la 1ere édition a permis de la développer sur l’ensemble du tracé (100km présent dans le département de la Nièvre) et d’en faire bénéficier les villages riverains.
Qui avez-vous gagné ?
On m’a demandé pourquoi je me donnais autant de mal. Et même pourquoi j’achetais cet hôtel, alors que le groupe Tranchant avait un projet d’hôtel à proximité. J’ai répondu qu’il y avait de la place pour tout le monde et que nous avions tous intérêt à attirer des touristes dans notre zone de chalandise. Nous sommes assez solidaires dans notre métier, quand l’un est complet il renvoie aux « petits camarades » : ses clients viendraient chez moi…
Il se trouve que le groupe Tranchant a racheté mon hôtel.
Le tourisme, n’est-ce pas un cas particulier ?
Non. A côté de chez moi, il y a un fabricant de textile qui est passé de zéro à 600 ou 700 employés en quelques années. Dès le départ, il s’est impliqué dans le local, il a sponsorisé des festivals, des clubs sportifs… C’est comme cela qu’il a trouvé ce qui a fait son succès, à commencer par ses premiers employés. Mais pour réussir, il faut un « vrai relationnel », et cela demande une implication dans la vie locale.
L’élu de terrain est une « cheville ouvrière ». Le dirigeant doit aller à sa rencontre. C’est en lui proposant son aide, qu’en retour il découvrira les ressources du « local » qui sont considérables, et insoupçonnables.

Des sujets de satisfaction ?
Ce qui a été initié en 1986 et 1987 est toujours là ! Cela tient à la sincérité du projet, à la volonté de s’impliquer des entreprises, de prendre la parole et d’être de vrais acteurs de leur territoire. Notre devise était « Faire Ensemble Autrement » : il s’agissait de révéler les forces économiques en les faisant coopérer, de considérer le territoire comme un « bien commun ».
Avec le recul, je constate qu’une dynamique s’est créée, il y a un dialogue entre entreprises et entre entreprises et élus, de plus en plus de nouvelles entreprises, des initiatives durables comme « Made in Cusset » qui agrègent les entreprises de la commune de Cusset, toutes activités confondues, du commerce à l’industrie, du service à l’agriculture… On cherche surtout ce qui rassemble et quand un dysfonctionnement est constaté, on en discute et on le résout. Tous ces groupements sont ouverts et coopèrent avec d’autres structures du territoire sans problèmes.
L’entreprise est entrée dans la culture de notre territoire. « Entreprise » n’est plus un gros mot !
Le conseil communautaire a aussi le souci du bien commun. Il y a une bonne ambiance chez nous et beaucoup de respect entre les élus de tous bords. L’économie n’y est ni de gauche, ni de droite. L’essentiel de nos responsables politiques ont une attitude amicale vis-à-vis de l’entreprise. Et c’est aussi ce que recherchent les dirigeants. Pour eux, savoir s’écouter, se comprendre et se respecter est aussi un critère de fidélisation au territoire.
L’histoire de votre agence ?
L’Agence est née d’une proposition des entreprises fédérées dans une association de 45 chefs d’entreprise, représentant 6000 salariés, “VICHY ENTREPRENDRE”.
La mission initiale de l’Agence était d’accompagner une intercommunalité qui n’existait pas… Il fallait aussi changer l’image de la ville qui était principalement associée au thermalisme, mais aussi faire valoir la réalité et les besoins du troisième bassin industriel d’Auvergne.
L’Agence est née sur initiative de la mairie de Vichy, juste après les élections de1989.
Ensuite, il y a eu création d’un Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (SIVU), ce qui a permis, justement, de commencer à faire la promotion de nos entreprises.
Puis, s’est créé le Syndicat Intercommunal pour l’Aménagement et le Développement (SIAD) du bassin de Vichy. Il a permis plusieurs opérations de maîtrise d’ouvrage, par exemple la réalisation du Bioparc et la création d’immobilier locatif pour les entreprises.
Avec le « district », le territoire a lancé d’autres opérations structurantes en créant un Pôle universitaire, en lien avec le Centre d’Approches Vivantes des Langues et des Médias (CAVILAM) de Vichy, en « reconditionnant » une friche thermale. La particularité de ce pôle est qu’il « marche » 365 jours par an par la complémentarité des formations issues de l’Université d’Auvergne et du CAVILAM Alliance Française. Son bilan est excellent, son modèle très innovant et son appropriation par le monde économique est réussie.
La communauté d’agglomération s’est étendue. La zone de moyenne montagne rattachée à Vichy nous a rejoints. Ce qui a ajouté à la cohérence du projet. Le territoire a une véritable identité.
Pour la dimension consulaire, de deux chambres de commerces partageant le même bassin d’emploi, nous sommes passés à une seule, ce qui a simplifié les choses et permis de retrouver une efficacité dans la coopération plutôt que dans la compétition et parfois même la concurrence. Une bonne Agence de développement doit savoir travailler avec l’ensemble des acteurs de son territoire en recherchant la valeur ajoutée, l’efficacité et contribuer à l’intelligence territoriale collective.
L’agence a accompagné des centaines d’entreprises nouvelles ou déjà installées, facilité les regroupements et la dynamiques locales par un jeu d’équipe et de partenariat indispensable.
Nous avons aussi créé des outils comme l’annuaire économique, véritable « bible » pour une connaissance rapide, claire et précise du territoire Feuilleteur de l’annuaire économique – Vichy économie, agence de développement économique
Résultat ? Emploi, attractivité, international… Et responsabilité ! l’Agence a une convention avec la communauté d’agglomération, elle lui rend des comptes et lui présente ses résultats deux fois par an. Elle a vocation à être force de proposition aux élus.
Il y a 50 entreprises au conseil d’administration. C’est un noyau dur qui, pour la plupart, a suivi l’agence depuis l’association initiale. Elles n’ont pas toutes fait immédiatement confiance à cet outil interface entre les entreprises et les élus en charge de l’économie. Elles ont jugé « sur pièces » tout en s’impliquant pour la faire réussir…
Enseignements ?
Il y a des moments favorables à l’action ! Par exemple les élections municipales, qui sont aussi la base de ce qui constitue les équipes chargées, entre autres, de l’économie, au sein des intercommunalités. N’oublions pas que le maire reste l’élu de référence, et souvent de confiance, à tous les citoyens y compris aux chefs d’entreprises…
C’est le bon moment pour glisser des « annexes aux stratégies territoriales », des suggestions ou des propositions aux candidats sortants ou entrants. Le monde change très vite, il faut s’adapter sans renier les projets territoriaux quand ils existent. Il faut toujours anticiper et faire « culture commune » des sujets que nous voulons partager. Les activités et savoir-faire d’un territoire sont les ingrédients de son avenir, il faut sans cesse le rappeler, et parfois le défendre !
Les crises, le chaos aussi, sont de bonnes occasions de reformater les choses ! Lorsque l’essentiel est menacé, il faut penser résilience, sauvegarde et solidarité.
Devant certaines brutalités, les territoire doivent être des « adoucisseurs », des lieux de sagesse, de solidarité, « d’acceptabilité », de prise de décisions (parfois difficiles)… mais toujours Ensemble et si possible Autrement. C’est cela, aussi, l’une des véritables recettes de l’attractivité !

Ce que le dirigeant devrait savoir sur les collectivités et leurs services…
C’est qu’il compte pour les élus !
Les fonctions de la collectivité, c’est notamment : habiter, travailler, vivre sur le territoire ! L’élu considère avec intérêt l’entreprise : elle représente l’emploi, des revenus, des ressources, de la vitalité, de l’attractivité, la sociabilité… !
Les élus ont plus de points communs avec les entrepreneurs que ceux-ci ne le soupçonnent, d’ailleurs. Ils ont les mêmes problèmes à régler : ils emploient du personnel et doivent gérer des budgets parfois très importants. Ils montent des projets et font tourner des services publics. Ils innovent et recherchent l’excellence. Et ils doivent rendre des comptes à la fin de l’année. Les impôts et les dettes ne font pas une politique durable !
En outre, de même qu’il y a des chefs d’entreprise créateurs, il y a aussi des élus créateurs, et ils ont tout pour s’entendre !
Il faut savoir que l’élu se préoccupe des problèmes qu’on lui pose. Et que l’aide qu’il peut apporter va bien au-delà de ce qu’envisage le dirigeant. Par exemple, une entreprise importante voulait s’implanter sur le territoire de Vichy, mais avait des besoins en eau supérieurs à ce que pouvaient fournir les installations existantes ; outre les aspects fonciers et de financement, la collectivité a organisé un pompage dérogatoire dans la rivière Allier.
De même les intercommunalités peuvent selon leurs compétences travailler sur l’employabilité des personnes éloignées de l’emploi. Elles ont les moyens d’orienter le parcours de qualification en fonction des besoins des entreprises locales.
Pour utiliser au mieux la puissance publique, il faut une connaissance mutuelle et des échanges, afin de comprendre les potentialités du territoire. Cette dynamique entreprise – territoire se construit souvent sur des clubs de dirigeants qu’ont rejoint quelques élus.
Votre expérience ?
Deux exemples extrêmes.
Plaine Commune : une communauté d’agglomération en seine Saint Denis : 400.000 habitants, 130.000 emplois. Une association de chefs d’entreprise travaillant avec la communauté d’agglomération (qui d’ailleurs en assurait le « back-office »). Ensemble on a construit l’économie de demain sur celle d’hier, en particulier en remplaçant de grandes friches industrielles par des bureaux, des parcs technologiques, des activités de recherche et autres activités numériques ou évènementielles. Le turn-over naturel dans ces entreprises était en moyenne de 4 % par an soit environ 5000 emplois à pourvoir chaque année. On essayait de faire de la GPEC de territoire avec les entreprises, de monter un club des DRH, par délégation on coordonnait le RSA, les formations de proximité, les permanences d’accueil, le système jeunes… et on a négocié avec le ministère du Travail pour créer une maison de l’insertion et de la formation professionnelle avec des moyens. Les entreprises étaient satisfaites !
Allier : un département rural. On rassemblait tous les trois mois les agences représentant les 3 bassins de vie, les 2 CCI, la Banque de France, les représentants de l’État, dont le préfet, des chefs d’entreprise volontaires. La Banque de France et les CCI faisaient un point sur la situation des entreprises locales et les perspectives et les chefs d’entreprise donnaient leur sentiment. Avec 5 ou 6 dirigeants – développeurs ayant une « vision large », on a fixé les axes de développement du territoire, en particulier en termes de logistique, de biotechnologies, d’industrie ou de numérique. On était dans une logique de développement économique, convaincus que l’emploi suivrait.
Conseil à l’élu et au dirigeant ?
Donner envie, créer des lieux de rencontre. Mais ne pas emmener le chef d’entreprise sur des sujets qui ne le concernent pas directement. Penser « pluridisciplinarité ». Ne pas se limiter à une filière. Par exemple, j’ai fait se rencontrer une start-up d’e-commerce ou une entreprise d’objets connectés avec des entreprises traditionnelles, les discussions ont amené des partenariats et des « façons de faire » nouvelles.
L’entrepreneur ne doit pas attendre d’avoir des problèmes ou qu’un élu organise un événement rassemblant les entreprises locales, il doit se faire connaître.
Pour cela, il doit commencer par « l’élu de proximité », le maire, en général, puis le président de son intercommunalité, car elle a la compétence économique.

L’appel des interpreneurs…
« Chefs d’entreprises, groupements d’entreprises de nos territoires,
Vous avez l’envie et la capacité de fédérer les acteurs économiques de votre territoire intercommunal ?
Vous pensez que le territoire sur lequel vous vivez et vous travaillez est un vrai socle pour le développement et l’attractivité économique ?
Vous êtes convaincus que l’action collective locale est un levier de croissance et peut devenir une task-force utile et efficace ?
Vous souhaitez passer des messages forts en direction des prochains élus qui auront la charge des territoires en 2026 ?
Vous souhaitez un coup de main des Interpreneurs pour passer à l’action ?
Contactez-nous ! »
Enseignements de l’expérience des interpreneurs ?
L’expérience nous enseigne, en premier lieu, que les projets territoriaux tendent à vouloir résoudre un problème (pénurie RH, etc.). Ceci ne motive personne. Et ce n’est pas efficace : on ne trouve jamais les moyens nécessaires. Au contraire, il faut inventer le « territoire de demain ». C’est ainsi que l’on enflamme les motivations et que l’on débloque les budgets !
Mais attention ! il ne s’agit pas d’un exercice intellectuel abstrait. Il consiste à se demander ce que signifie, pour le patrimoine de savoir-faire du territoire, pour ses « métiers », les aspirations et le progrès technique modernes. Vers où ils le « poussent » naturellement. Non seulement le potentiel du territoire se révèle alors, mais, surtout, on découvre des perspectives et un sens nouveau, surprenant, enthousiasmant, et « évident a posteriori » ! Et c’est fondamental pour créer une dynamique collective !
L’expérience montre aussi que les services publics, qu’il s’agisse de ceux de l’État, de la Région, de l’intercommunalité jouent un rôle décisif. En France beaucoup plus qu’ailleurs, ils sont un accélérateur très puissant. Seulement, ils ont leurs règles, très particulières, qu’il faut connaître.
En fait, un projet de territoire est, avant tout, l’histoire de la constitution d’une coalition de « personnes clés ». Ces personnes, entrepreneurs, élus, fonctionnaires… sont à identifier au coup par coup. C’est leur motivation qui lance la dynamique collective, elles doivent en être les coauteurs. Donc, il doit leur permettre de réaliser des objectifs qui leur tiennent à cœur.
C’est un défi pour les porteurs du projet. En effet, cela les force à sortir de la réserve propre à notre culture pour aller à la rencontre de toutes ces « parties prenantes ». S’ils n’y parviennent pas, rien ne se passe.
Un autre point important est que s’il faut un « sens » au projet (qui enflamme les enthousiasmes ! rien de moins !), il faut aussi un plan d’action impeccable, et une ou plusieurs personnes qui en soient les « métronomes ».
Attention ! Ce sont les premiers succès qui vont « lancer la machine ». Et ceux-ci proviennent quasi systématiquement de la résolution de problèmes qui provoquent des frustrations collectives, « qui empoisonnent la vie ». Les porteurs du projet doivent à la fois être « poètes et plombiers », ils doivent formuler une vision révélatrice d’un avenir inattendu, mais aussi s’atteler avec pragmatisme à régler les questions du quotidien qui usent les bonnes volontés. C’est ainsi que le projet acquiert de la crédibilité. Puis, le succès appelle le succès !
Qu’attendre des interpreneurs ?
Dans ces conditions, qu’apportons-nous ?
Avant tout de l’expérience et une soutien – car les porteurs de projets sont si souvent seuls !
Nous sommes des « pairs ». Nous « complétons l’équipe ». Nous ne donnons pas de conseils, mais nous suggérons des « clés de lecture » et des méthodes qui ont fait leurs preuves. Cela stimule la créativité de ceux que nous accompagnons. Jusqu’à ce qu’ils trouvent la démarche qui leur convienne, généralement parce qu’ils l’ont utilisée dans d’autres circonstances. Attention ! Nous sommes un accompagnateur intransigeant !
Une contribution critique ? L’aide à la formulation du projet. Paradoxalement, elle est toujours d’une grande banalité (oubliez l’art de la publicité !), elle ne promet pas des « lendemains qui chantent », mais doit être une véritable révélation pour ceux à qui le projet est destiné. (Ils n’avaient pas perçu un potentiel pourtant évident.)
Plus fondamentalement peut-être, nous faisons « effet miroir » et permettons aux porteurs de projet de tester et de mettre en ordre leurs idées et leur plan d’action, et, surtout, « à desserrer le frein à main ». « On est plus courageux à plusieurs », nous a-t-on dit.